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La langue gauloise.

 

J'ai décidé d'écrire cet article après que quelqu'un m'ai posé cette question : « Mais alors il existe, comme pour les romains, des inscriptions gauloises, alors qu'il s'agit d'une culture à transmission orale ? » La réponse est oui, mais ce n'est pas si simple. La civilisation gauloise est bien une culture à transmission orale. Les druides, dont la formation durait vingt ans, n'ont laissés aucun écrit. Et pour cause, l'écriture c'est la fixation du savoir. L'oralité est une technique « scientifique » pour les druides. Le fait de ne pas écrire permet que la connaissance évolue sans cesse, que l'on peut rajouter autant qu'on le souhaite de nouveaux éléments et de supprimer ce qui est considéré comme dépassé. Mais les Gaulois utilisaient tout de même l'écriture. Les sources dont nous disposons sur la langue gauloise sont de natures épigraphiques. Les plus anciennes traces remontent au IIIe siècle avant notre ère.

 

D'où vient la langue gauloise ?

 

La langue gauloise fait partie de la famille des langues indo-européennes, pour la période antique, ce groupe comprend le celtibère, le gaulois et le lépontique. Et plus précisément de la famille des langues celtiques comme le Breton, le Gallois et l'Irlandais. Elle est « une des composantes de la famille des langues celtiques » nous dit Pierre Yves Lambert, spécialiste de ce sujet. Il nous reste aujourd'hui dans le Français des mots d'origine gauloise, comme alouette, alose, ambassade, ardoise, arpent, benne, auvent, bec, bercer, char, charpente, charrue, mouton, ruche.... et tant d'autres.

 

Quelles types de sources ?

 

C'est dans les lieux où les gaulois étaient en relation avec les grecs que naissent les premières inscriptions gallo-grecques. C'est à dire dans le midi, dans la basse vallée du Rhône. Les inscriptions sont en langue gauloise, mais en alphabet grec, et se composent de diverses formes de sujets comme des comptes publics ou privés, des contrats commerciaux, des recouvrements de dettes. On en dénombre environs 300. Puis l'écriture gallo-latine est arrivée au Ier siècle av. J.-C. Et c'est les potiers du célèbre site de production de céramique sigillée de la Graufesenque (Millau) qui nous livrent ces premières inscriptions. Ces inscriptions concernent les prénoms, puisque sigillée vient du latin sigillum qui veut dire « signature ». Mais elles concernent aussi les comptes, puisqu'ils étaient tous rédigés en Gaulois avant d'être remplacés par le latin. Les Gaulois utilisaient aussi l'écriture pour un usage magique, on écrivait ses souhaits sur du plomb. Nous pouvons signaler la découverte en 1983 du « plomb du Larzac », dans la nécropole de La Vayssière (à L'Hospitalet-du-Larzac, Aveyron). Elle est datée des environs de l'an 100 ap. J.-C. C'est l'un des plus longs textes en langue gauloise qui nous soit parvenu. (Michel Lejeune, Léon Fleuriot, Pierre-Yves Lambert, Robert Marichal, Alain Vernhet, Le plomb magique du Larzac et les sorcières gauloises, Paris, Éd. du C.N.R.S., 1985, 94 p. (ISBN 2-222-03667-4).Repris de Études celtiques, XXII, pp. 88-177. ). Nous pouvons aussi signaler le plomb magique de Chamalières découvert en 1971, il invoque le dieu celtique Maponos. « La découverte de la tablette de plomb inscrite de Chamalières, présentation de la fouille », Anne-Marie Romeuf in "Gaulois celtique et continental : études rassemblées par P-Y Lambert & G-J Pinault", 2007, p. 85.

 

"Le gaulois, si répandu en tant que langue parlée, fut privé longtemps de l'appui de l'écriture" (É. Thévenot)

 

Les Stèles sont les documents les plus nombreux, mais toutes ne sont pas écrites avec le même alphabet. Certaines utilisent une écriture dite gallo-étrusque ; elles datent en général du IIè siècle avant J.-C. et sont parfois bilingues (gaulois / latin). Une des plus célèbres est celle de Todi, en Ombrie.

 

Le Calendrier de Coligny

L'un des documents essentiels demeure le Calendrier de Coligny. Il est composé d'une plaque de bronze qui, à l'origine devait mesurer 1,48 par 0, 90 ; elle présente le calendrier de cinq années consécutives. Cette inscription date, semble-t-il, du 2è siècle de notre ère. On en trouvera une analyse très complète dans l'ouvrage sur la langue gauloise de P.-Y. Lambert, p. 109. Site consacré au calendrier : http://www.louisg.net/C_gaulois.htm

 

 

La Numismatique

Quelques pièces de monnaie portent des inscriptions, notamment des noms dont le plus célèbre, la pièce de monnaie portant la mention de Vercingétorix.


 

Un grand nombre nombre de documents ne comportent que quelques mots : ce sont toutes les inscriptions portées sur les objets familiers (intrumentum) : poteries diverses, passoires de bronze. On en trouve dans tous les Musées régionaux, et si certains modèles paraissent maintenant assurés, d'autres demeurent obscurs.

 

Article écrit par Benjamin Defert. ©2014

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