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Le complexe funéraire celtique de Canchy

September 5, 2012

Présentation du site :

Canchy est situé à 10 km au nord d'Abbeville. C'est le projet de réalisation d'une rocade qui a mené à réaliser deux diagnostiques, l'un opéré par le service régional de l'archéologie de Picardie en novembre 2000, l'autre par L'Afan en mars 2001 en collaboration avec la DDE de la Somme. Ces diagnostiques ont laissé place à des fouilles préventives qui se sont déroulées jusqu'au 19 juillet 2001.

 

Les découvertes :

Les fouilles ont permis la découverte d'un complexe funéraire celtique datant des VIe-Ve s. av. J.-C.

L'importance de ce site est dans le fait qu'aucune sépulture de la période Jogassien (530-475 av .j.-C.) du nom de la commune des Jogasse dans la Marne, n'avait jusqu'alors été découverte au nord de la limite Seine, Oise, Aisne. Le complexe funéraire date de l'âge du fer, il est composé d'un unique monument ayant connu deux phases, la première se situe à la période de transition entre la période du Hallstat final et de la Tène ancienne, soit entre le VIe et le Ve av .J.-C. À cette époque le complexe est composé de deux tombes espacées de deux mètres, qui se situent à l'intérieur d'un enclo quadrangulaire de 19,50m sur 17m. À l'époque de la Tène moyenne (IIIe-IIIe av J.-C.) qui correspond à la deuxième phase, le premier enclo est emboîté dans un second plus grand mais, moins régulier entouré d'une palissade discontinue. L'hypothèse avancée est celle d'un monument funéraire transformé ensuite en un sanctuaire dans un but de culte des morts. De plus que les deux personnes inhumées semblent être de l'aristocratie, en témoignent les nombreux objets présents dans les tombes. Si on ne retrouve aucune trace d'offrande alimentaire, de céramique ou encore de fibules, on retrouve en revanche dans une des tombes deux perles en ambres, une rondelle en verre, objets rares en cette période. Dans la deuxième tombe, la défunte est parée de deux torques, ce qui confirme le caractère aristocratique.

 

Benjamin Defert.

Historiographie

Diodore de Sicile - Livre V

 

A Propos des Celtes.

 

XXXII. Il est bon de définir ici un point ignoré de beaucoup de personnes. On appelle Celtes les peuples qui habitent au-dessus de Marseille, dans l'intérieur du pays, près des Alpes et eu deçà des monts Pyrénées. Ceux qui sont établis au-dessus de la Celtique jusqu'aux parties méridionales de cette région, et qui habitent, le long de l'Océan et la forêt Hercynienne, toutes les contrées qui s'étendent de là jusqu'à la Scythie, sont appelés Gaulois (Galates). Cependant les Romains, comprenant tous ces peuples sous une dénomination commune, les appellent tous Gaulois. Chez les Gaulois, les femmes sont presque de la même taille que les hommes, avec lesquels elles rivalisent en courage. Les enfants, à leur naissance, ont en général les cheveux blancs, qui prennent avec l'âge la couleur de ceux de leurs pères. Les peuplades qui habitent au nord, dans le voisinage de la Scythie, sont très sauvages. Il y en a, dit-on, qui mangent des hommes, comme font aussi les Bretons qui habitent l'Iris. Ces peuples, devenus fameux par leur courage et par leur férocité, ont, selon quelques auteurs, ravagé jadis toute l'Asie. Ils portaient alors le nom de Cimmériens, et, peu de temps après, on les a appelés par corruption Cimbres. De toute antiquité ils se plaisent au brigandage, en envahissant les autres pays, et méprisant toutes les nations. Ce sont eux qui ont pris Rome, pillé le temple de Delphes, rendu tributaire une grande partie de l'Europe et de l'Asie, et qui se sont établis dans le pays des peuples vaincus. De leur mélange avec les Grecs ils ont reçu le nom de Gallo-Grecs. Enfin, ils ont détruit de nombreuses et puissantes armées romaines. De même qu'ils se montrent cruels, ils sont sacrilèges dans leurs sacrifices. Après avoir gardé les malfaiteurs pendant cinq ans, ils les empalent en l'honneur des dieux, et les brûlent ensuite sur d'énormes bûchers avec beaucoup d'autres offrandes. Ils immolent aussi en honneur des dieux les prisonniers de guerre ; il en est qui, avec les hommes, égorgent ou brûlent, ou font périr par quelque autre supplice les animaux qu'ils ont pris dans la guerre. Quoique leurs femmes soient belles, ils ont très peu de commerce avec elles, mais ils se livrent à la passion absurde pour le sexe masculin, et couchés à terre sur des peaux de bêtes sauvages, ils ont d'habitude à chaque côté un compagnon de lit. Mais ce qu'il y a de plus étrange, c'est que, au mépris de la pudeur naturelle, ils prostituent avec abandon la fleur de la jeunesse. Loin de trouver rien de honteux dans ce commerce, ils se croient déshonorés si l'on refuse les faveurs qu'ils offrent.

 

Benjamin Defert.

Les dieux gaulois en Picardie.

Les dieux gaulois dans la Somme.

 

 

Veriogodumnus : Le nom de cette divinité est un composé de ver-iugo-dumno-, ce qui doit signifier "le sombre au grand joug", ou "le grand joug sombre". Ce nom est attesté par une unique inscription découverte dans le quartier de Saint-Acheul, sur cette inscription il est associé au dieu Apollon.

 

Gesacus . Il est connu à partir d'une inscription unique sur une plaque de bronze trouvé à Amiens. On peut lire sur la plaque GESACUS AVG SATVRNINUS SECCI FIL VSLM (Pour Gesacus la plus vénérable, de la fille de Saturninus Secci, volontairement et à juste titre dans l'accomplissement d'un vœu.) L'étymologie de son nom est incertaine, il est possible que cela vient de la langue indo-européenne ge-(terre) et * sak-ro-(sacré) donne «Terre Sainte» même si ce n'est peut être plus qu'une influence gréco-romaine que celtique.

 

Taranos : Taran (Taranis, Taranos, Taranuos, Taranucnus, Taranucus, Taranoou, Etirun) est un dieu gaulois, il est connue grâce aux écrits de Jules César, Strabon et de Lucain. Il est également connue sur huit inscriptions trouvées en Allemagne, en Hongrie, en Croatie, en France et en Belgique. Il est le dieu celte du tonnerre, souvent comparé avec le dieu romain Jupiter.

 

 

 

Les dieux gaulois dans l'Aisne :

 

CAMULORIGA : Divinité connue par deux inscriptions ; la première fut découverte vers 1844 à Soissons dans l'Aisne. (voir photo) Sur cette stèle le nom apparaît sous la forme « Camloriga » (maisCamuloriga est préférable). Au revers nous voyons représenté un personnage vêtu d'une tunique et portant une bourse et nous ne savons si il s'agit d'une personne ou d'une divinité. Nous reconnaissons les racines celtiques de *camulo qui veut dire "puissant, champion", et *rix "roi", Camuloriga veut donc dire : "la puissante reine, ou la reine des champions".

 

Voir image ci-dessus.

 

Pour Soisson : Camlorica.

 

 

 

 

Les dieux gaulois dans l'Oise :

 

 

Diva : Une déesse ( de la rivière oise) ??

 

Benjamin Defert.

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Oppidum celtique de l'Aisne. (Villeneuve-saint-Germain)


 

Présentation.

L'oppidum de Villeneuve-Saint-Germain se trouve dans la périphérie est de Soissons. À l'endroit où L’Aisne forme un méandre de plus de 5,6 km de long. Sa découverte remonte entre 1861 et 1880. C'est en 1892 que Monsieur Vauvillé met en évidence la présence d’une imposante fortification de type "murus gallicus". En 1973 l’ouverture d’une carrière au lieu-dit “les Grèves” a permis à Michel Boureux de découvrir à la fin de l’hiver trois plans de maisons du Néolithique de tradition danubienne ainsi que les structures de fondations gauloises. Dès 1974, Jean Debord consacrera 11 années durant son temps à accumuler les observations en surveillant les destructions et en exécutant des fouilles. Il étudiera des secteurs à vocation artisanale, le rempart et les fossés sur des zones partielles et sauve in extremis l’atelier monétaire en cours de destruction par une autre gravière. En 1974 c'est l’Equipe du Centre de Recherche Protohistorique de l’Université de Paris I et l’Unité de Recherche Archéologique n° 12 du C.N.R.S. (UMR 7041, équipe protohistoire européenne) dirigée par le Professeur Bohumil Soudsky qui commence des fouilles au lieu-dit “les Grèves” à l’emplacement du village néolithique. (ASAVA). Il fut occupé à La Tène D2, même si on lui connaît une occupation antérieure, un enclos de La Tène A y est attesté, ainsi qu’une petite nécropole à incinération probablement antérieure à l’occupation de La Tène finale. L'oppidum de Villeneuve-Saint-Germain couvre 100 ha parmi lesquels seuls 3 ha ont été fouillés. On sait aussi qu'une très grande partie de l'oppidum est à ce jour malheureusement définitivement détruit.


 

Les découvertes :

Le site est entouré de deux fossés qui le traversent en se croisant à angle droit dans l’angle sud-est du site. Le fossé B, mesure 18 mètres de large. Il était creusé jusque sous le niveau de la nappe phréatique ce qui créa un milieu humide permettant la conservation d'un des piquets de la palissade surmontant le mur ainsi que des mandibules humaines, ce qui laisse supposer que le mur extérieur était décoré de crânes humain (La fortification de l'Oppidum de Villeneuve-Saint-Germain, Jean Debord, Revue archéologique de Picardie, n°1-2, 1995). Le fossé, lui, mesure seulement neuf mètres de large pour deux mètres de profondeur. Il est plus éloigné de la palissade. Pour ce qui est de l'habitat il est caractérisé par des maisons de plans rectangulaires , on constate qu'ils sont entourés eux-mêmes d'enclos, d'une taille moyenne de 1 000 m2. Ils sont complétés par des structures annexes de stockage comme des greniers ou même des caves. Ces structures ont elles-mêmes livrées un abondant mobilier, notamment en céramique, amphore, faune et métal. Dans le secteur du « carrefour » on y a même découvert ce qui semble être un atelier monétaire.  

                                                                                                                                                                               Defert Benjamin.

Les grandes fouilles de sauvetage en Picardie : le canal.

 

La fouille réalisée au préalable de la construction du canal Seine-Nord Europe est le plus grand chantier archéologique entreprit en Europe. Elle se situe entre Compiègne et Aubencheul-Au-Bac, traversant 66 communes de l'Oise, de la Somme, du Pas-De-Calais et du Nord. Ces fouilles archéologiques ont débutées en mars 2010 et c'est L'INRAP (Institut National de Recherches en Archéologie Préventive) qui a mené ce projet. Les sites découverts recouvrent une période allant du Paléolithique au Moyen-âge.

 

Les découvertes de l'âge du fer (850-50 av J.-C.) :

 

Vers la fin de l'âge du fer, à la période appelée La Tène (nom donné en référence à un site lacustre de Suisse sur le lac de Neuchâtel), la Gaule se couvre de fermes et d'espaces agricoles. Sur le site d'Eterpigny (80) c'est plusieurs fermes gauloises qui ont puent être mises au jour, avec son réseau de voirie, son parcellaire, divers enclos. Ainsi on put être définis des zones de travail, pacage, des lieux de vies et des espaces funéraires. Ce site est donc important pour comprendre la gestion d'un territoire et donc de dépasser la simple étude d'un site isolé. Sur ce même site, une chambre funéraire a livré des objets comme une paire de chenets à double têtes représentant des canards, un chaudron en bronze et un en fer avec sa crémaillère, rappelant un culte familial. Cette chambre a même livrée d'étonnants objets métalliques comme un rasoir, une paire de force et même un poêlon provenant du nord de l'Italie. D'autres sites ont livrés leurs nécropoles gauloises comme les sites de Marquion , Oisy-le-Verger (62), et Allaines (80). Il s'agit pour ces sites de tombes à incinération regroupées en unités familiales. Au second âge du fer l'inhumation individuelle revient « à la mode », on dépose le défunt dans la tombe, qui peut être à l'occasion aménagée avec un coffrage en bois. Le défunt est habillé et paré. On l'inhume souvent avec du mobilier ; vases, fibules, quartiers de viandes ou autre. Au début du IIe siècle av. J.-C., l'incinération supplante brusquement l'inhumation. Que les tombes soient à incinération ou inhumation, le mobilier retrouvé nous informe du statut social de ces personnes. Les tombes des hommes les plus riches sont parfois entourées d'un monument imposant.


 

Les occupations gauloises et gallo-romaines à Saint-

Quentin-La-Motte-Croix-au-Bailly (Somme)

 

Ces découvertes ont été réalisées en préalable à la construction d’une unité de production d’emballage primaire pharmaceutique par la société SGD sur le parc environnemental d’activités de Gros-Jacques géré par la Communauté de communes Bresle maritime, l’Inrap fouille actuellement et jusque fin juin 3,7 hectares de terrains. Plusieurs périodes historiques seraient représentées : de la période gauloise du IV e siècle avant JC à la période gallo-romaine au IV après, enfin des traces du néolithique (5 000 avant JC).

 

La découverte d'une ferme gauloise.

 

La première zone de fouille à révélée un enclos carré fossoyé de 50 m de côté comportant une entrée sur son côté est. Il semble que cet espace était dédié à l’habitat et aux activités domestiques : à l’intérieur, une série de bâtiments (au moins cinq) sur poteaux porteurs sont alignés le long des fossés. On retrouve une batterie de silos, fosses et celliers qui s’ouvrent à l’intérieur de ces bâtiments. Un grand puits-citerne occupe un enclos situé au nord. Le long de ce puits ont été mis au jour deux petits greniers ainsi qu’un certain nombre de traces d’arbres déracinés, ces traces témoignent de la présence d’arbres disséminés dans la zone. De même, un second enclos situé au sud contient en son centre un bâtiment sur poteaux ainsi qu’une série de chablis et trois puits. Un peu à l’écart de cet espace a été découvert un four à sel de l’époque gauloise dans un très bon état de conservation. Cette découverte n’est pas chose commune puisque seulement une dizaine d’exemples a été mise au jour ces 20 dernières années dans la moitié nord de la France. Son dégagement, nécessairement minutieux, sera riche en enseignements, tant du point de vue de son mode de construction que de son fonctionnement, mais aussi du statut de ce site. En l’état actuel de nos connaissances, les fours à sel semblent toujours être associés aux

établissements gaulois ayant un statut privilégié. ( sources : INRAP)

Le site de Gournay-sur-Aronde.

La découverte du site de Gournay-sur-Aronde est essentielle pour la compréhension des rites celtiques. Sa bonne conservation, due à la proximité d'un étang (les dieux résident dans les eaux mortes) en fait un site de référence pour l'étude des sanctuaires gaulois. L'endroit fut occupé dès le IVe siècle av. J.-C par les peuples indigènes déjà pour y effectuer des rites religieux. Puis c'est au IIIe siècle, avec l'implantation des populations belges sur le territoire (Bellovaques) que le sanctuaire fut créé comme tel. Le sanctuaire est délimité par un enclos en forme de rectangle aux angles arrondis lui même entouré de fossés de 2,50 m de largueur pour 2 m de profondeur. Autour est présente une palissade de bois de 40 m de coté. Au centre se trouvent neuf fosses entourant une dixième de plus grande dimensions, destinés à recevoir les sacrifices faits aux dieux souterrains. On retrouve aussi un espace boisé destiné à recevoir des offrandes, comme on en retrouve dans le monde gréco-romain. Dans la seconde moitié du IIIe siècle avant notre ère, l'autel est couvert en raison des intempéries, et réaménagé au IIe siècle av. J.-C. sous forme d'édifice à colonnades, le faisant ressembler à un temple classique. Le porche d'entrée, lieu de passage entre le sacré et le profane est spectaculaire et reçoit des panoplies guerrières, des crânes de bovins ou encore humains.

 

Benjamin Defert.

 

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